Gazprom, le géant russe de l’extraction, du traitement et du transport de gaz a annoncé, en 2006, par l’intermédiaire de son patron Alexei Miller, son envie de revenir sur les rives de la Baltique à Saint-Pétersbourg.

Volonté politique, choix technique ou affectif, plusieurs hypothèses peuvent être envisagées.

Depuis sa construction sous le règne de Pierre Le Grand, Saint-Pétersbourg a toujours symbolisé la porte d’entrée vers l’Europe occidentale pour la Russie. Principal fournisseur en gaz de cette région, Gazprom aurait semblé bon de se rapprocher de son marché de prédilection.

Le géant russe de l’énergie opterait pour une stratégie de proximité avec ses installations gazières. Le Nord Stream, gigantesque pipeline partant du nord de la Russie, passant par Saint-Pétersbourg et empruntant les fonds de la mer Baltique, permet à Gazprom d’acheminer son gaz au nord de l’Europe. En évitant de traverser l’Ukraine et la Pologne, la compagnie s’épargne d’importants coûts douaniers liés au transport du gaz.

N’oublions pas les rivalités politiques entre Moscou, capitale économique et place du pouvoir central, et Saint-Pétersbourg, ancienne capitale de la Russie et ville natale d’Alexei Miller, de Vladimir Poutine et de Dimitri Medvedev.

Initialement, le projet n’était pas situé sur les rives de la mer Baltique mais bien plus proche du centre-ville de Saint-Pétersbourg au niveau de la rivière Okhta en lieu et place d’une ancienne friche industrielle.

Le projet s’est vu confronter au refus de la construction d’une tour de plus de 300 mètres par la population pétersbourgeoise. Cet édifice, contraire aux règles urbanistiques autorisant une hauteur maximum de 48 mètres, a contraint l’UNESCO à intervenir, menaçant les autorités locales de retirer Saint-Pétersbourg du patrimoine mondial si le projet aboutissait.

En 2010, Gazprom et le gouverneur de Saint-Pétersbourg ont désigné le quartier de Primorsky, situé à 9 km du centre-ville, pour accueillir le nouveau complexe urbain : le Lakhta center

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Ce projet-pilote se composera d’un centre d’affaires comprenant le nouveau siège social de Gazprom, d’un cluster scientifique constitué d’entreprises et d’établissements d’enseignement de niveau international ainsi que d’espaces culturel, de divertissement et de restauration ouverts au public.

La tour, si décriée, atteindra 463 mètres et tendra à devenir une attraction touristique incontournable de la métropole russe.

Répondant aux exigences environnementales du XXIe siècle, cette micro-cité sera dotée de transports publics performants dont le réseau s’étendra sur un diamètre bien plus large que celui du simple Lakhta center.

Les travaux, évalués à plus de 2,5 milliards de dollars, ont commencé en octobre 2012 et devraient être terminés d’ici 2018.

Les sommes colossales investies par Gazprom en font un acteur majeur du développement urbain de Saint-Pétersbourg, contribuant à son actuel et futur rayonnement mondial.

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