Comme chacun sait, l’organisation d’événements sportifs internationaux est toujours une aubaine pour la réalisation de grands projets d’aménagement coûteux mais souvent nécessaires au développement des villes et pays.
La Russie ne déroge pas à la règle après avoir obtenu les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi en 2014 et la coupe du monde de football 2018.
Les gouvernements et institutions russes concernés ont déjà investi et continuent d’investir des millions dans les infrastructures, soucieux de montrer au monde entier, le temps des compétitions, une image de modernité et de vitalité économique.
Un projet retient tout particulièrement l’attention ces derniers temps : le nouveau stade de Saint-Pétersbourg.
Initié au début des années 2000, ce projet a vu le jour en 2006 grâce à une collaboration financière entre le gouvernement local et la compagnie de gaz internationale : Gazprom.
Le géant Gazprom, propriétaire de l’équipe de football du Zénith St-Pétersbourg, équipe qui occupera le stade une fois sa construction finie, a pour objectif de faire du Zénith une équipe majeure dans la prestigieuse compétition européenne de la Ligue des champions.
Étant donné que l’ancien stade Kirov ne répondait plus aux exigences footballistiques actuelles, il a été décidé de le remplacer par une enceinte plus moderne : l’arena Gazprom (le nom définitif ne semble pas encore être arrêté).
Situé à 7 km du centre-ville, en lieu et place du stade Kirov, l’arena Gazprom sera une merveille de technologie. Imitant les traits d’un vaisseau spatial, le stade sera doté d’un toit rétractable et d’une capacité de 65 000 sièges.
Sa configuration étant modèlisable afin d’obtenir 14 000 places supplémentaires, des concerts ainsi que d’autres événements culturels et festifs pourront être organisés.
Au-delà de l’enceinte sportive elle-même, c’est un complexe de loisir et de divertissement qui a été planifié le long des rives de la Neva, destiné à devenir un espace public apprécié des citadins.
Cependant, en 2009, Gazprom a choisi de se retirer du projet et de couper les financements alloués aux coûts de construction compte tenu des nombreux retards sur le chantier et de la note qui ne cessait d’augmenter.
Initialement évalués à 210 millions de dollars, les coûts des travaux atteignent aujourd’hui 1,4 milliards de dollars, faisant du Gazprom arena le stade au coût par siège le plus cher au monde devant Wembley et ses 1,5 milliards de dollars.
Contraintes d’achever le projet, les autorités locales se retrouvent seules à payer. Elles ne cessent d’augmenter les taxes locales pour assurer le financement, au détriment d’autres projets d’aménagement.
Face à ce fiasco, la population locale a tenté de faire part de son mécontentement. Elle est restée sans réponse.
Certes très coûteux, ce stade est pour autant un véritable enjeu pour la métropole de Saint-Pétersbourg. Ce projet est à la fois créateur d’emplois, facteur de valorisation des berges de la Neva par le renouvellement urbain d’un espace vieillissant et véhiculera une image de moderne, celle qui a tant fait défaut ces dernières années à la Russie.
Prévu pour être livré en 2011, il semblerait que le stade soit prêt pour 2015.